Cimetière d’enfants – Koyasan Okunoin 高野山奥の院 Mont Koya / Japon

Tombes d'enfants

🪦 Cimetière d’enfants – Okunoin, Mont Kōya 高野山奥の院 / Japon

Une halte spirituelle dans le plus grand cimetière du Japon

Le mont Kōya (高野山, Kōya-san), au sud d’Ōsaka dans la préfecture de Wakayama, abrite un haut lieu du bouddhisme Shingon fondé par le moine Kūkai (空海), aussi connu sous le nom de Kōbō Daishi. Ce site sacré regroupe 117 temples bouddhiques, nichés sur un plateau entouré de huit sommets à 800 m d’altitude.

Au cœur de cette cité religieuse, l’Okunoin (奥の院), cimetière monumental de plus de 200 000 tombes, accueille les âmes de samouraïs, de personnalités historiques et de fidèles anonymes, dans une forêt dense de cryptomérias centenaires. Lieu de recueillement et de spiritualité, il abrite le Tōrō-dō, temple des lanternes où brûleraient, selon la légende, deux flammes ininterrompues depuis un millénaire.


✨ Un lieu habité par les esprits

« À l’Okunoin, il n’y a pas de morts, seulement des esprits en attente. »

Selon la tradition Shingon, les âmes des défunts reposent ici en méditation, attendant l’arrivée de Miroku, le Bouddha du futur. Le jour venu, Kōbō Daishi sortirait de sa méditation pour les guider vers l’illumination.

En attendant cette promesse mystique, le cimetière continue de s’agrandir, et chaque pierre semble chargée de silence et d’histoire.


🌉 Franchir le seuil entre deux mondes

L’entrée principale de l’Okunoin se fait par le pont Ichi no Hashi. Les pèlerins s’y inclinent pour saluer Kūkai avant de pénétrer dans un autre monde.

De l’autre côté, l’air change. Le chemin pavé s’enfonce sous des cèdres imposants. Les tombes anciennes, couvertes de mousse, côtoient des monuments récents aux lignes épurées. Certaines entreprises modernes y rendent même hommage à leurs victimes, comme ce cénotaphe dédié aux termites par une société d’insecticides.


👼 Le coin des enfants et les offrandes modernes

Loin du sentier principal, de petites statues de Jizō (protecteur des enfants) arborent des bavoirs vermillon. Ce sont des offrandes de mères pour protéger leurs enfants, dans ce monde comme dans l’au-delà.

Les offrandes ont évolué avec le temps : canettes de soda, paquets de chips ou jouets en plastique accompagnent désormais les bâtons d’encens et les prières en sutras.


🛐 Une montée vers le sacré

En poursuivant vers le nord, après avoir franchi le pont Naka no Hashi, puis le plus sacré Gobyo no Hashi, la tension spirituelle s’intensifie. Ce dernier pont, gravé de divinités bouddhiques, marque l’entrée dans la zone la plus vénérée.

Ici, pas de nourriture, pas de photos, pas de bruit. Sur la gauche, une cabane abrite la mystérieuse pierre de Miroku, dont le poids varierait selon les péchés de celui qui tente de la soulever.


🔥 Le pavillon des lanternes

Apparaît alors le Tōrō-dō, le pavillon des lanternes, illuminé de centaines de lumières, dont certaines brûleraient sans interruption depuis plus de 900 ans. Ultime étape avant le Gobyo, le mausolée de Kūkai, toujours en méditation, inaccessible mais omniprésent.

Chaque jour, des repas y sont déposés en offrande. Devant ce lieu clos, les moines récitent leurs sutras, les fidèles prient en silence. Le lieu impose un respect total.


🕯️ L’Okunoin, une expérience au-delà du visible

De jour comme de nuit, été comme hiver, l’Okunoin fascine et bouleverse. Lors du festival Obon, des milliers de bougies sont allumées le long du chemin lors du Rōsoku Matsuri, illuminant le cimetière d’une lueur surnaturelle.

Un lieu paradoxalement paisible, où la mort s’efface au profit d’une attente lumineuse, douce et sacrée.


🔗 Sources :

close-alt close collapse comment ellipsis expand gallery heart lock menu next pinned previous reply search share star