
Maison Normande de Neufchâtel – Croquis au Feutre – 25 minutes
Neufchâtel est une commune brayonne traversée par la Béthune et son affluent, le Philbert. Neufchâtel est située à 15 km de Londinières et de Saint-Saëns, à 17 km de Forges-les-Eaux, à 21 km de Buchy, à 27 km d’Aumale, à 28 km de Blangy-sur-Bresle et à 36 km de Dieppe.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Drincurt en 1040 – 1047, Druoncurt en 1152, Drioncurt en 1174 – 1188 et Driencurt, forme la plus fréquente au XIIe siècle souvent altérée en Lincourt. Ce toponyme ancien disparait définitivement au XVe siècle1.
Il signifie « la ferme de Drugo », nom de personne germanique, décliné au cas régime comme c’est toujours le cas pour les noms en -court et qu’on retrouve dans le patronyme Druon. Driencourt avait pour homonyme Driencourt (Somme). Les noms en -court sont antérieurs à la formation du duché de Normandie1 et correspondent à l’expansion initiale des Francs en Gaule.
L’ancienne paroisse de Nogent, du celtique Novientum « nouvel établissement » (peut-être le nom gaulois primitif du lieu) a été rattachée à Neufchâtel.
Le nom actuel de Neufchâtel se réfère initialement à un château qu’y fit construire au XIIe siècle Henri Ier Beauclerc, duc de Normandie2. En effet, on rencontre la forme normande Neufcastel dès le XIIIe siècle conjointement à Driencourt, et ce, jusqu’au XVe siècle également1.
La prononciation commune entendue aujourd’hui « neufchâtel » est motivée par une lecture littérale du toponyme. En réalité, le [f] devant une consonne s’est régulièrement amuï (on ne le prononce plus) dès la fin du Moyen Âge comme dans les noms de lieux homonymes Neuchâtel de l’Est de la France et de la Suisse, ainsi que dans les toponymes régionaux Neufbosc (prononcé « neuboc », le Neubosc 1715, à 13 km de Neufchâtel), Neuf-marché et le Neubourg (Eure, Neufbourc / Neufbourt 1401).
Ce toponyme connaît un hypocoristique « neuneu », répandu parmi certains habitants. Ce phénomène onomastique est suffisamment rare pour être signalé3.
Histoire
L’origine de la ville remonte à l’époque gallo-romaine, quand une bourgade s’établit sur les bords de la Béthune, appelée alors la Telle. Cette nouvelle agglomération, peut-être Novientum (> Nogent), prend de l’importance et se développe en amont de la rivière. Vers le IVe – Ve siècle, les Francs commencent à s’installer dans la pays de Bray comme en témoignent les premières fouilles menées par l’abbé Cochet. Ils se mêlent à la population gallo-romaine et le nom de Drincourt apparaît.
Au IXe siècle, Drincourt est un bourg important où une première église est édifiée dans la partie la plus ancienne de la ville : l’église Saint-Pierre.
Au XIe siècle, afin de contrôler la limite septentrionale du duché, le duc de Normandie et roi d’Angleterre Henri Ier Beauclerc établit en 1106 dans le haut du bourg un neuf castel, un nouveau château, à l’abri duquel va pouvoir de se développer la ville.
Deux nouvelles églises s’élèvent : l’église Notre-Dame au XIIe siècle puis l’église Saint-Jacques au XIIIe siècle, montrant à la fois un enrichissement et un accroissement conséquent de la population pendant cette période.
La ville, de par son importance et sa position géographique stratégique près des marches de Normandie, va subir au fil des siècles de nombreux sièges:
Emportée en 1167 par Louis VII le Jeune, roi de France, qui la livre au pillage, Neufchâtel est prise de nouveau en 1174 par le comte de Flandre, qui la pille également. En 1189, Jean de Ponthieu prend Neufchâtel et dévaste une partie de la Normandie afin de se venger d’Henri II Plantagenêt, duc de Normandie. En 1201, son fils Jean sans Terre reprend la cité. Trois ans après, le roi de France Philippe-Auguste l’assiège à son tour et la rattache au domaine de la couronne ainsi que l’ensemble du duché normand.
L’armée anglaise d’Henri V s’empare de Neufchâtel la même année que Rouen et elle sera reprise comme cette dernière en 1449 par les Français, mettant fin à la guerre de cent ans dans cette partie de la région avant la victoire finale de Formigny en 1450. À peine relevée de ses ruines, Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, se présente à son tour pour assiéger la ville en 1472 et ne se retire qu’après l’avoir réduite en cendres.
Les guerres de Religion n’épargnent pas non plus la cité, et Henri IV ordonne le démantèlement des fortifications du château en 1596.
Neufchâtel est le chef-lieu du district de Neufchâtel de 1790 à 1795.
La ville est occupée pendant un mois par l’armée prussienne, durant la Guerre franco-prussienne de 18704
Le : l’arrondissement de Neufchâtel est supprimé à la suite du décret Poincaré.
Le centre-ville est bombardé le vendredi , pendant la Bataille de France de la Seconde Guerre mondiale, détruisant 80 % de la ville. 800 des 1200 maisons qui la composaient furent anéanties, faisant ainsi de Neufchâtel-en-Bray l’une des trois villes brayonnes les plus durement éprouvées au cours de la dernière guerre.
Neufchâtel-en-Bray, véritable ville martyre, est donc après-guerre une ville à reconstruire. C’est l’architecte urbaniste Robert Auzelle qui sera désigné en 1941 par le ministère de la Reconstruction pour réaliser le plan du futur Neufchâtel.
En 1952, Robert Auzelle est également chargé, avec l’assistance de Louis Roulle, de la réalisation du centre administratif, composé de quatre bâtiments regroupés dans un même lieu : le théâtre, le palais de justice, l’hôtel de ville et la salle des fêtes.
Le , Neufchâtel prend le nom de Neufchâtel-en-Bray.
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